Félicitations! Vous venez de faire un grand pas vers la guérison: Votre arrivée sur ce site montre votre désir de faire évoluer la situation; Car l'envie est grande quand on parle de sexualité de "faire l'autruche" et de reporter la résolution des difficultés à demain...Vous allez désormais pouvoir, avec l'aide d'un thérapeute de confiance renaître à votre intimité et à vous-même.

Bienvenue également aux hommes dont la partenaire souffre de vaginisme: Votre aide est précieuse; ce site va vous aider à mieux comprendre ce trouble trop peu considéré qu'est le vaginisme. 

Reconnaître le vaginisme

Les différentes formes du vaginisme

Le vaginisme est la contraction involontaire des muscles autour du vagin, ce qui rend la pénétration* impossible ou douloureuse. 

Cette contraction réflexe peut survenir dans différents contextes: 

  • la sexualité: les rapports avec pénétration vaginale (doigt, pénis) sont problématiques. 
  • l'hygiène féminine: impossible de placer un tampon sans douleur. A noter que certaines femmes peuvent placer un tampon mais pas une coupe menstruelle; Il ne s'agit pas pour autant de vaginisme; l'insertion d'une "cup" nécessitant une bonne connaissance de son corps.
  • l'examen médical: Qu'il s'agisse d'un toucher vaginal ou de l'insertion d'un spéculum ou d'une sonde vaginale, l'examen gynécologique s'il est fait avec douceur ne doit pas occasionner de douleurs. 

Il est important de comprendre que le vaginisme revêt des formes très différentes selon les femmes: certaines sont touchées dans les 3 contextes évoqués ci-dessus : il s'agit alors d'un vaginisme global.

Lorsque la contraction réflexe du vagin se produit dans un contexte bien précis et non pour toute pénétration cela s'appelle le vaginisme partiel avec par exemple: vaginisme lors de la pénétration par le pénis uniquement, vaginisme lors de tout acte à visée sexuelle (pénétration par le pénis mais aussi le doigt du partenaire), vaginisme avec certains partenaires seulement, vaginisme lors des examens médicaux uniquement...Toutes variantes sont possibles.

Le vaginisme peut aussi être primaire (il apparaît dès la toute première tentative d'intromission vaginale) ou bien secondaire (La femme a d'abord eu une vie sans vaginisme dans quelque contexte que ce soit avant que le problème ne survienne). Dans ce dernier cas il est nécessaire de trouver l'élément déclencheur à l'origine du vaginisme. 

Le vaginisme c'est le corps qui dit "non" à la pénétration

Les causes possibles

Pour une femme souffrant de vaginisme (notamment primaire) la question "Pourquoi j'ai un vaginisme? se pose forcément.  Voici une liste, la plus exhaustive possible, de causes du vaginisme, en sachant que pour une même femme plusieurs causes peuvent s’additionner:

  • peur inconsciente d'être enceinte, éventuellement suite à une IVG
  • peur inconsciente ou exagérée de la maladie (SIDA notamment)
  • éducation familiale: cela peut être une ambiance familiale stricte, peu affectueuse, et où les contacts physiques bienveillants sont rares ou absents. La sexualité y est vécu comme taboue ou honteuse. Mais cela peut être également une ambiance familiale "trop libérée" où les parents devancent les questions des enfants au sujet de la sexualité. A noter que dans une même famille une jeune femme peut souffrir de vaginisme et pas sa (ses) soeur(s): le ressenti de chaque personne est différent et les conséquences de l' éducation familiale peuvent s'exprimer de façon très variée selon les individus 
  • méconnaissance de l'anatomie féminine: la femme a la sensation d'avoir un vagin trop petit, trop serré ou bien encore un hymen trop épais alors qu'il n'y a en réalité aucun problème anatomique. 
  • antécédent d'agression sexuelle: il n'est pas nécessaire qu'il y ait eu viol (pénétration sans consentement); Des attouchements sexuels, une menace d'agression ou encore une violence verbale à caractère sexuel peuvent suffire. 
  • premiers rapports sexuels mal vécus, précipités ou ayant fait l'objet d'un chantage affectif. 
  • accès précoce à la pornographie: l'enfant ou l'adolescente intègre l'idée d' une sexualité dégradante envers son sexe
  • transmission transgénérationnelle d'un traumatisme: un parent, un(e) aïeul(e) a pu subir un viol, un inceste qui, surtout s'il n'a pas été dit (secret de famille) va avoir des répercussions sur les générations suivantes. La patiente peut avoir des sensations "comme si" elle avait elle-même subit une agression sexuelle alors qu'il n'en est rien. Cette transmission transgénérationnelle peut toucher plus particulièrement une personne bien précise dans la descendance.
  • conséquence d'une autre maladie gynécologique: certaines pathologies gynécologiques (mycose, vestibulodynie, lichen vulvaire, endométriose, sécheresse vaginale, etc) peuvent engendrer une dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels avec pénétration). La peur de revivre cette douleur peut créer un réflexe de fermeture du vagin. 
  • tendance homosexuelle latente
  • suite à un accouchement par voie basse: la jeune maman peut ressentir des douleurs ou un inconfort au niveau du périnée surtout s'il y a eu une épisiotomie. La reprise prématurée des rapports peut être alors à l'origine d'un vaginisme. 
  • difficultés passagères: elles peuvent être d'ordre personnel uniquement (deuil, perte d'un emploi, dépression,etc) ou liées au couple (difficulté à communiquer, perte de confiance envers le conjoint,etc

* Sur ce site les mots "pénétration" et "intromission"sont utilisés indifféremment pour désigner tout type de pénétration/intromission vaginale: pénis, doigt, spéculum, tampon,etc. 

Un trouble fonctionnel

    Le vaginisme est un trouble fonctionnel et non organique, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune lésion, aucune altération de la structure du tissu ou de l'organe. Tout est normal au niveau de l'anatomie; Le problème ne vient donc pas de la constitution du vagin mais de son fonctionnement: Les muscles du périnée se contractent alors même que la femme souhaite rester relâchée; Il s'agit d'un réflexe conditionné, un peu comme le réflexe de fermer la paupière lorsqu'on approche un doigt de l'oeil. Mais ce réflexe est tout à fait dé-conditionnable 

 

Malheureusement,les troubles fonctionnels laissent souvent perplexe l'entourage, y compris certains thérapeutes qui peuvent avoir des réflexions maladroites envers les patientes vaginiques:

Vaginisme et errance médicale
Les phrases maladroites face au vaginisme

(1): Injonction contre-productive: Il est très difficile de se détendre sur ordre Cela demande au contraire de la patience et une confiance envers le soignant/le partenaire; de plus la patiente ne se contracte pas volontairement, elle "ne le fait pas exprès" et ce genre d'injonction met la patiente en situation d'échec.

(2): Si, il y a bien un symptôme, une maladie à l'origine d'une réelle souffrance pour la patiente. Ce que le thérapeute exprime c'est qu'il n'y a aucune lésion organique

(3): La douleur physique est pourtant bien réelle. Avec cette phrase le thérapeute suggère que le vaginisme est une maladie d'ordre psychiatrique, ce qui peut être vécu comme dévalorisant. 

Le diagnostic

     Poser un diagnostic de vaginisme implique qu'il y ait un vécu répété de pénétration impossible ou douloureuse. En effet un premier rapport sexuel peut être légèrement douloureux (même si c'est loin d'être systématique!) du fait de la possible appréhension due à l'inconnu de la sexualité. La sexualité s'apprend et il est courant qu'une jeune femme au début de sa vie sexuelle ait besoin d'un peu de temps pour être à l'aise avec la pénétration. Ce n'est pas pour autant du vaginisme, juste un temps d'apprentissage. 

 

En revanche, lorsque les douleurs lors des rapports persistent une recherche de diagnostic doit être faite. Si la patiente présente des douleurs uniquement dans l'intimité mais pas lors de consultations médicales, le médecin va pouvoir examiner la patiente à la recherche d'un problème organique visible: mycose, lychen, vestibulodynie, malformation anatomique (rare), etc. Les résultats de cet examen ajoutés à l'histoire de la maladie (anamnèse) permettent de poser un diagnostic. 

Si au contraire, l'examen gynécologique est impossible mais qu'il n'y a aucun problème de douleurs dans la vie sexuelle le diagnostic de vaginisme partiel est facile à poser. 

Dans le cas de l'hypothèse d'un vaginisme global l'insertion d'un spéculum est impossible et cela doit être respecté. Un examen visuel de la vulve sans intromission vaginale peut être possible chez certaines patientes. Pour certaines femmes le simple fait de se présenter en position gynécologique devant le médecin est insupportable. Seule l'anamnèse pourra alors  être utilisé pour poser un premier diagnostic(a priori de vaginisme donc) qui sera peut être amené à évoluer au fur et à mesure de la prise en charge thérapeutique. 

 

Dans tous les cas la plainte de la patiente doit être entendue et une prise ne charge adaptée doit être proposée. Le vaginisme est un symptôme transitoire totalement guérissable. 

Le vaginisme ce n'est pas: - un vagin trop musclé                  - un manque de détente                                                                                                 - un vagin trop petit                       - une fatalité!...